Opéra-féerie en quatre actes,
 créé au Théâtre de la Gaité en 1875, 

Musique de Jacques Offenbach
Livret d’Albert Vanloo, Eugène Leterrier et Arnold Mortier, inspiré par Jules Verne

Principaux personnages :
Le prince Caprice (ténor): Florian Pereira

La princesse Fantasia, fille de Cosmos (soprano): Sophie Landy

Le roi V’lan (baryton): Olivier Naveau

Le savant Microscope (ténor): Paul Carpentier

Cosmos (baryton): Jacques Guoin

La reine Popote, femme de Cosmos (mezzo-soprano) : Christel Baurens
Flamma (soprano) : Clara Fugier
Cactus (ténor) : Jean-Luc Legras

Direction: Grégoire Vanherle
Adaptation et mise en scène: Ada Bonora

Résumé :
La partition du Voyage dans la lune est considérée par certains musicologues comme « l’une des plus complexes et des plus riches qu’Offenbach ait produites avant Les Contes d’Hoffmann ». Orchestration soignée et souvent très évocatrice, inventivité mélodique inépuisable, rythmes irrésistibles d’entrain… Le livret mêle habilement données pseudo- scientifiques, histoire d’amour et grande fantaisie. Le Prince Caprice désire à sa façon plonger « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau » et donc aller sur la lune. Son vœu se voit réalisé grâce à un lancer d’obus organisé par le savant Microscope. Mais les Terriens vont semer la zizanie sur la Lune en faisant croquer des pommes à ses habitants, ce qui aura pour conséquence de leur apprendre ce qu’est l’amour, une notion qui leur était totalement inconnue. Après bien des péripéties, l’œuvre s’achève dans une réconciliation générale tandis que se lève un splendide clair de Terre.
Durée : 2 heures

Note d’intention d’Ada Bonora (metteuse en scène) :
« Offenbach a qualifié son Voyage dans la Lune d’opéra-féerie. Les machineries de son temps et des moyens partculièrement généreux lui permettaient de laisser libre cours à sa fantaisie pour servir un propos qui n’en est pas moins profond et d’une grande modernité. Une féerie en forme de conte initiatique dont Offenbach reprend les codes avec finesse. Le prince Caprice souhaite se démarquer de son père et de la charge dont il devrait hériter. Revenant d’un long voyage il veut aller encore plus loin : jusqu’à la Lune… Il cherche à dépasser les limites imposées et à rencontrer l’autre afin de se construire lui-même. Pour cela, il va devoir traverser des épreuves qui lui permettront aussi de découvrir l’amour. Il n’est pas le seul personnage à se transformer. En effet son appétit insatiable de découvertes va provoquer le bouleversement des habitudes de son entourage. Chacun va être amené à évoluer au contact de l’altérité et à abandonner les anciennes certitudes.
Lui-même juif d’origine allemande, Offenbach a été victime des préjugés tout au long de sa vie et particulièrement pendant la guerre franco-prussienne de 1870, durant laquelle sa musique et ses œuvres ont été perçues différemment. Ses propres voyages ou exils lui permettent de s’amuser des préventions et idées préconçues sur les vies différentes. Le voyage dans la Lune est également une réflexion sur le monde en mutation, les progrès de la science, la place des femmes (sur la Lune elles sont vendues aux enchères lorsqu’on souhaite s’en débarrasser…). La symbolique de la pomme est fortement présente mais avec une valeur positive puisque grâce à son pouvoir sur les Sélénites, l’amour devient enfin possible.
l n’est donc question que de transformation et de mouvement dans cet ouvrage. La mise en scène s’attachera donc à faire ressortir ces aspects, entre féerie et facétie, en travaillant particulièrement le jeu théâtral et le rythme général. Pour rendre hommage au caractère « visionnaire » de l’auteur et de ceux dont il s’inspire (Jules Verne en particulier), tout commencera par un rêve (celui de Caprice).